Une sortie autour du barrage de la Canche

Une quinzaine de participants se sont retrouvés au barrage construit, ainsi que l’usine d’ hydro-électricité de 1919 à 1921. Il retient un volume d'eau de 23 600 m3. La production annuelle est d'environ 3,2 millions de kWh, de quoi alimenter 1300 habitants L'eau circule dans une conduite de 1 657 m de long pour un dénivelé de 106 m. Le courant produit est désormais évacué par une ligne souterraine. L’usine est toujours en activité.

Le site des Gorges de la Canche est un site Natura 2000.

Les observations ont été faites dans la forêt proche et au réservoir le la goulette.

Les Lycopodes , étymologiquement « pied de loup », sont peu connues, rares et protégées en Bourgogne, seules 8 espèces en France, nous en verrons 2. . Ce sont les représentants actuels de la plus ancienne lignée de plantes terrestres vasculaires, existant depuis près de 400 millions d’années dans les luxuriantes forêts du Carbonifère qui ont donné naissance aux strates de charbon fossile.

Lycopodium clavatum Lycopode en massue

Plante basse et rampante, développant des tiges ramifiées sur le sol. Des rameaux dressés se développent pour porter les organes de reproduction, deux petites massues blanchâtres souvent groupées par deux. Les feuilles ressemblent à des écailles et couvrent indistinctement tiges et rameaux. Chaque feuille a un apex hyalin bien visible à la loupe.

C’est une espèce pionnière des zones décapées, sur terrain acide (talus, zones de débardage du bois). Elle demande de la lumière pour se développer et disparaît si la végétation environnante devient envahissante.

Les Lycopodes ne produisent pas de fleurs ni de graines. Ils se reproduisent par des spores, poudre très fine disséminée par le vent selon un cycle très long : Les spores haploïdes, en germant au bout de 6 à 8 ans donnent un prothalle non chlorophyllien qui vit en symbiose avec des champignons du sol et porte les organes reproducteurs . Du prothalle , 8 ans plus tard, émerge un rameau portant les sporanges. Ce cycle dure donc une quinzaine d’années .

Le développement végétatif est important quoique lent

La photo montre 1 seul pied.

Les usages de la poudre de spores ont été nombreux : en pharmacie pour l’enrobage de pilules ; au théâtre pour créer les coups de tonnerre et les éclairs, la poudre étant très inflammable ; au cinéma pour créer la poussière ; en optique grâce à leur diamètre très régulier.

Niepce a déposé un brevet pour le « pyréolophore », machine expérimentale à combustion interne, ancêtre du moteur à explosion, dont il équipa une barque sur la Saône.

Ces utilisations sont aujourd’hui abandonnées , reste une utilisation en homéopathie.

Lycopode annotinum Lycopode à rameau annuel.

Chaque interruption du rameau correspond à la croissance annuelle. Il forme une importante colonie et se distingue du précédent par des feuilles raides, piquantes montrant une fine denticulation sur les bords.

Les Fougères . 5 espèces ont été observées

Ces autres ptéridophytes présentent des espèces plus courantes et d’autre beaucoup moins .

* L'Athyrium filix-femina, ou Fougère femelle, folioles finement découpés, indusies latérales et frangées

* Blechnum spicant présentant les frondes stériles et celles fertiles

* Phegopteris connectilis ou Fougère à moustaches dont la formation de la fronde se fait sans reproduction sexuée.

* Dryopteris carthusiana ou Dryoptéris des chartreux.

* Oreopteris limbosperma rare chez nous , dont les feuilles froissées laisse sur les doigts une odeur de citronelle due à des glandes situées sur la face inférieure

Les Carex. S’ils sont facilement reconnaissables par leur tige triangulaire, la détermination précise nécessite l’usage de la loupe binoclaire.

On distingue les espèces hétérostachyées portant des épis distincts, mâles ou entièrement femelles et les espèces homostachyées dont les épis comprennent à la fois des fleurs femelles et des fleurs mâles.

9 espèces ont été observées :

* Carex remota

* C. sylvatica

* C. otrubae ou cuprina

* C. vesicaria

* C.canescens

* C. pendula

* C. pseudocyperus

* C. laevigata (rare)

* C. leporina

D’autres observations ont été faites dont des odonates parmi lesquelles le Cordulegaster bidentata qui risque de disparaître et a été placé en 2018 sur la liste rouge des espèces menacées. Il a une vie larvaire de sept ans et vit sous sa forme ailée pendant 4 à 6 semaines avant de mourir