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28 juin 2022

Le flottage du bois autour de Glux en Glenne

Sortie présentée par R. Goudiard (Référent Grand sites de France).

Les thèmes :

  • les tourbières et leur histoire;

  • le flottage du bois et les infrastructures résiduelles ;

  • les étangs de Marancourt, de la Belle Perche, des Roches et des Moines,

  • les ports des Lamberts et des Moines.

Retour dans le passé: le bois flottant morvandiau.

Mardi 28 juin 2022, nous nous retrouvons à Glux-en-Glenne afin de découvrir un patrimoine oublié ou caché sous les frondaisons. Nous sommes accueillis par notre guide, M. R. GOUDIARD, agro économiste très actif auprès du Parc naturel régional du Morvan et auprès du Centre archéologique (dont-musée) de BIBRACTE.


* Notre objectif principal matinal se trouve être la découverte des sources de l’Yonne mais pour y parvenir, partant de « Port des Lamberts », nous devons suivre un petit chemin boisé le long duquel nous remarquons plusieurs arbres aux formes étranges. Ces derniers ont bénéficié d’une intervention humaine afin de créer des haies « plessées » presque infranchissables et résistant aux caprices du temps. Actuellement, nous pouvons voir les restes de ces haies, notamment les « queules » car la nature a repris ses droits.


* Nous observons un paysage constitué de clairières forestières, prairies et forêts. Nous apprenons que 3 000 ans auparavant, le Morvan était recouvert de feuillus (hêtres) mais un fort exode rural a souvent conduit à regrouper les parcelles et à effectuer des plantations de résineux.


* Tout le long de notre parcours, de multiples ruisselets dévalent la pente de la montagne que nous gravissons. Mais n’oublions pas, que la sécheresse avance chaque année davantage… Nous rencontrons aussi de bien sympathiques sculptures en forme de personnages nous indiquant la bonne direction pour accéder au lieu de la source officielle de l’Yonne. Enfin, nous arrivons sur la ligne de partage des eaux passant par le col d’Anverse. D’un côté, les ruisselets finiront leur course dans l’Océan Atlantique (Bassin « versant de la Loire ») et à l’opposé, les autres termineront leur parcours dans la Manche (Bassin « versant de la Seine »), telle l’Yonne.


* Elle prend sa source sur le Mont Préneley à une altitude à peu près équivalente à 738m.

Une pancarte « sourcier » nous indique l’emplacement de la source, rendu invisible en cette

période à cause de la végétation abondante. Plus loin dans la forêt, on pourrait apercevoir des

vestiges du Temple des Sources de l’Yonne, la région située non loin de Bibracte, ayant été

colonisée aux époques gauloise et gallo-romaine.


* Le Morvan fut un grand pourvoyeur de bois contribuant à chauffer une bonne partie de la population parisienne durant plusieurs siècles (en 1547, un train de bois arrive à Paris ; il est le premier d’une longue série qui s’arrêtera lors de l’expansion de la Révolution industrielle qui utilisera un nouveau combustible, le charbon).


* Nous faisons ensuite connaissance avec un milieu plus humide : la tourbière que nous traversons en marchant sur des pontons de bois ; on peut y observer la sphaigne, la molinie, l’orchis, la crépide des marais, la drosera (etc.) mais aussi l’argus bleu, la libellule agrion, le lézard vivipare (etc). Une cigogne noire survole la scène.


* Puis direction « Port des Lamberts » qui fut un haut lieu du flottage du bois « à bûches perdues ». Beaucoup d’explications sur la façon de procéder, nous furent données. Il fallait deux semaines depuis ce lieu pour que le train de bûches atteigne Clamecy. Des paysans (les « Poules d’eau ») décoinçaient les bûches le long des ruisseaux, en utilisant une grande perche.


* Après nous être restaurés, nous partons l’après – midi sous un chaud soleil. Nous admirons de magnifiques cascades (Saut de la perche), des étangs parfois construits pour faciliter le trajet des bûches (Marancourt, les Roches, les Moines), un moulin, une digue construite avant 1750, un rocher « de la Wouivre » (les légendes sont très présentes dans le Morvan).


* Quittant le chemin, un beau décor sauvage abrite une flore et une faune discrètes : fourmilière impressionnante (fourmis rousses), champignons préférant l’écorce des arbres, papillons, martin-pêcheur, myrtilles, une étonnante fougère « Blechnum spicant », tapis de sphaignes…


* Près du port des moines, on jetait le bois dans le ruisseau qui passait en contrebas.


* Ayant retrouvé l’Yonne plusieurs fois lors de notre périple, il nous reste à bien remercier les organisateurs de la sortie ET notre guide qui a su nous apporter toutes les indications nous permettant de comprendre cet écosystème si particulier qu’est notre beau Morvan.

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