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14 avril 2024

La "Lande de La Chaume"

La SHNC a invité le grand public à découvrir les particularités de la Lande de La Chaume avec J. Béguinot

La Lande de la Chaume, entre Le Creusot et Montcenis, est évidemment bien connue de tous les Barboulottins, puisque voici déjà un quart de-siècle, la Société d’Histoire Naturelle s’est trouvée être à l’origine de la proposition de classement de cette "Lande", au titre des sites inscrits au Conservatoire d’Espaces Naturels de Bourgogne.

Aussi cette sortie du 14 avril, sous un soleil radieux, était-elle, avant tout, destinée aux Creusotins qui ne la connaissaient pas encore – ou voulaient savoir davantage – sur La Lande. Et, à l’occasion, sur la SHNC.

Aussi fûmes-nous, comme prévu, un simple quarteron de fidèles Barboulottins de vieille date, accompagnant, en revanche, pas moins d’une bonne vingtaine de curieux de tous âges, depuis un jeune parisien en visite chez ses aïeuls creusotins jusqu’à des Creusotins tangeantant sans doute l’âge de votre serviteur. Bref de 7 à 77 ans – et tous vaillants.

On salua donc les vedettes locales, notamment la rare Spergularia morisonii, ici bien fréquente, et dont les timides étoiles blanches faisaient joli contraste sur le gris anthracite de la roche-mère, partout affleurante. Ainsi que le non moins rare (en Bourgogne) Millepertuis à feuilles de Linaire (Hypericum linariifolium), dont les touffes, ici fort abondantes, annoncaient déjà la jolie floraison jaune vif, promise pour le mois prochain.

Les lichens étaient bien sûr aussi sur le devant de la scène, puisque la flore de ces champignons à algues symbiotiques est particulièrement diversifiée en espèces et fort abondante en individus sur la Lande de la Chaume. On en profita pour mettre en vedette, non pas seulement les espèces les plus typiques de la Lande, mais aussi (et surtout !) deux espèces, à vrai dire banales, mais cependant destinées à une célébrité (à l’égal sinon plus ???) de Thomas Pesquet lui-même: le Rhizocrapon geographicum et la Xantoria elegans, dont plusieurs représentants ont en effet été les hôtes de la Station Spatiale Internationale pendant pas moins de six mois. Et, pendant tout ce temps, en sortie extra-véhiculaire et, s’il vous plaît, sans aucun scaphandre : il s’agissait, en l’occurrence, de tester la résistance prolongée au vide et au froid intreplanétaire des lichens – réputés hyper-résiliants – dans la perspective d’études sur les hypothétiques formes de vie extra-terrestres, en condition plus qu’extrêmes…

Et, tant qu’on en était à évoquer les symbioses algue+champigons, on a aussi salué, sur les Genêts en pleine floraison, la (assez rare cette année) galle de l’Asphondylia sarothamni, petit moucheron induisant, dans le bourgeon floral habilement manipulé, une galle ovoïde destinée à servir "d’hôtel-restaurant" pour la larve, tout au long de son développement. Or, ce qui est remarquable, est qu’ici, on a une interaction en profonde intimité, entre représentants, non plus seulement de deux, mais bien de chacun des trois Règnes : animal + végétal + fonge. En effet, la larve se nourrit exclusivement des filaments d’un champignon qui, lui-même, se nourrit (non moins exclusivement !) de la paroi interne de la galle végétale (champignon dont les spores ont d’ailleurs été introduites par la mère, en même temps que l’œuf, au moment de la ponte dans le futur bourgeon manipulé !

Bien des sujets donc, dignes de curiosité et d’étonnement, dans une simple lande…

Mais la Lande de la Chaume n’est-elle pas encore bien davantage que cela ?



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