31 mars 2022
Des Télots au musée d’Histoire Naturelle à Autun
À Autun, les Télots constituent un patrimoine industriel à la fois très visible et en partie caché. Sortie animée par M. Chabard (MHNA).
À Autun, les Télots constituent un patrimoine industriel à la fois très visible et en partie caché. Ce qui est visible ce sont les deux terrils qui s'élèvent à l'entrée d'Autun lorsqu'on vient de Dijon. Ce qui est caché , ce sont d'anciens bâtiments industriels.
A partir de 1813, Autun a abrité les plus grandes mines françaises de schistes bitumineux qu'on transformait en une sorte de pétrole.
L'activité s'est terminée en 1957 et depuis la nature a repris ses droits
Dans la friche industrielle, les ruines des anciens bâtiments de l’exploitation de St Forgeot apparaissent. Sous l’enduit protecteur, on peut observer des moellons, constitués de morceaux de schiste non rentable. Matériau très poreux. Certains murs à St-Forgeot et à AUTUN possèdent ce genre «d’agglomérat».
Ce schiste bitumineux résulte d’un long processus géologique :
- 299 millions d’années. En cette fin du Carbonifère, comme l’attestent les fouilles entreprises non loin à Muse (Dracy-Saint- Loup), de très hautes montagnes (la chaîne hercynienne – ou Varisque -) surplombent un immense lac. Au gré de divers événements géologiques, des sédiments (galets, sable : altération d’argile) s’accumulent dans cette étendue
liquide. Le point le plus profond (1200m) est supposé se trouver vers Epinac où l’on trouve des charbons carbonifères constitués suite aux dépôts du Permien. Deux Bassins renferment des conglomérats : des grès, argilite bitumineuse, schistes bitumineux gorgés de matière organique provenant des plantes et animaux qui vivaient autour du lac... »
En chauffant ce schiste, par pyrogénisation, on peut en extraire une huile, un hydrocarbure. Au 19ème siècle, cette roche attire scientifiques et industriels qui y feront les premiers essais (au monde) de la filière pétrolière.
La matinée se terminera par quelques observation naturalistes au bord de l’Arroux : Entrées de gites de Blaireaux dans ces terrils de schistes très friables, traces de Castor, nid de Toglodytes
L’après midi fut consacré à une visite particulière du Musée. Outre l’histoire complète de l’exploitation minière, on peut observer de très nombreux spécimen et échantillons.
Difficile de faire une sélection ! Retenons en 3:
- 14 dalles présentant des «poissons» entiers. Elles furent extraites durant l’été 2014 d’une couche située à 3m sous le sol, à Muse (Dracy-Saint-Loup) Chantier de Fouilles.
Datation : 299 millions d’années.
Un requin cartilagineux avec aiguillon a aussi été trouvé.
Apparemment, ces animaux sont morts en masse: évènement volcanique?
Assèchement du grand lac recouvrant la région autunoise?
Nodules fossilisés (300 Millions d’années). 120 000 de ces derniers témoignent de la biodiversité existant à cette époque.
Une coulée d’argile a enseveli des animaux, et comme ils n’ont subi aucune compression, ils ont été conservés en dimensions. La décomposition organique a élaboré une sorte d« kyste » devenu minéral autour de l’organisme.
La collection du Lagerstätte trouvée dans les couches d’argile bitumineuse du bassin houiller de Blanzy –Montceau-les-Mines contient: des crustacés, des amphibiens, des feuilles, des lamellibranches etc.
Enfin, Dalles de pistes datant du Trias découvertes sur l’actuel plateau
d’Antully. Une plage existait au bord d’une étendue d’eau salée (traces d’eau et de sel trouvées dans Les roches.) Quartz, grenat vers Montjeu.
Comme on ne trouve pas de restes d’animaux sur le plateau mais seulement des empreintes (tridactyles),on ne peut qu’imaginer leur taille, leur morphologie ( Voir G. Gand : Traces des Vertébrés tétrapodes du Permien français.