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Quand les petits insectes "inventent"des « O.G.M. » authentiquement naturels :
un petit voyage au « Pays des Galles » …

Jean Béguinot

1 juil. 2024

Certains insectes "singent" instinctivement – mais cependant fort étonnamment – nombre de nos métiers (élevage, horticulture, tissage, voire même éléments de langage abstrait conventionnel, ….).
D’autres sont allés plus loin encore, en imitant nos modernes O.G.M. (d’une façon qu’on est même en droit de considérer comme plus talentueuse que la nôtre).


Nourrir et abriter, d’abord soi-même et puis, le moment venu, sa propre progéniture, voilà qui est évidemment un dénominateur commun à tout le monde vivant.

Or, paradoxalement (peut-être), dans ce domaine, c’est bien le monde des insectes, et dans une certaine mesure celui des oiseaux, qui ont fait preuve d’une "inventivité" qui n’est surpassée que par notre seule espèce (et de loin certes, mais essentiellement depuis ces derniers siècles…).

En effet, dans une part limitée mais néanmoins très significative du monde des insectes (ou des sociétés qu’ils forment) se sont développés, au fil de l’évolution, une série de "métiers" qui singent (et autrement mieux que les singes !) nombre des métiers parmi les plus couramment pratiqués par l’humanité tout au long de l’ère pré-industrielle (autrement dit, des métiers qui ont occupé l’humanité au long de plus de 99,9% de sa durée d’existence à ce jour).


A savoir, construire un logis ; pratiquer une agriculture efficace (avec semailles sélectionnées, puis apports continus d’amendements et de pesticides naturels – et les exemples "fourmillent" chez certaines fourmis tropicales entre autres) ; promouvoir un élevage rationnellement exploité et protégé, incluant traite (des pucerons p. ex., ces vaches à lait passivement consentantes), mise en abri sous étable et défense active contre les prédateurs – là aussi les exemples "fourmillent" chez certaines fourmis et pas seulement tropicales.


Autant de métiers qui ne font pas la une des médias… et qui pourtant, assurément le feraient si un quelconque mammifère non humain, fût-il le plus malin des singes, en faisait simplement le quart de la moitié du tiers ! Ce qui montre d’ailleurs que nous-autres - seuls mammifères dotés de raison - manquons ici un peu de logique !

Sans doute les métiers des insectes sont-ils essentiellement guidés par l’instinct (avec souvent, cependant, une pincée de discernement) mais là encore, soyons un peu logiques : si nous venions à découvrir, dans quelque lointaine île encore inexplorée (!) une humanité qui pratiquerait tous ces métiers utiles par pur instinct, ne trouverions-nous pas cela plus remarquable encore que de ne pouvoir y parvenir qu’au prix d’un (souvent) assez laborieux apprentissage ? En vérité, on crierait au génie ! Alors pourquoi ne pas s’émerveiller du "génie" de (certains) insectes ?

Questions qui ne pouvaient qu’être brièvement évoquées, tout au plus à peine effleurées, à l’occasion d’un petit voyage en images au "Pays des Galles". Autrement dit chez cette petite tribu de (quand même) quelques milliers d’espèces d’insectes (et autres arthropodes) inducteurs de galles végétales. C’est-à-dire, en compagnie de ces fameux insectes, habiles manipulateurs de l’expression des gènes de leurs hôtes végétaux. De telle sorte à faire fabriquer, par la plante-hôte elle-même, un véritable hôtel-restaurant, au profit exclusif de la progéniture de l’insecte. En somme, un hôtel-restaurant labellisé « O.G.M. naturel »

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Un métier, une performance au bas mot extraordinaire.

Où, en terme de résultat obtenu, l’insecte, surpasse (dans ce domaine et jusqu’à nouvel ordre) l’humanité de notre XXIème siècle.

Car, si la cabane, puis le chalet en bois abrite depuis longtemps nombre d’humains, ceux-ci n’ont pas encore découvert (tant mieux ?) comment manipuler le développement de l’arbre au point de lui faire construire de lui-même le chalet… A fortiori un chalet qui non seulement abrite, mais en plus auto-alimente, ses locataires – comme c’est bien le cas des Galles …


Au reste, le défilé des images projetées a permis d’illustrer concrètement, non seulement la hauteur de la performance des insectes de cette étonnante « tribu » mais aussi la diversité époustouflante des architectures induites indépendamment par chacune des espèces manipulatrices – et ce, y compris aux dépens d’une même espèce végétale hôte.


A qui douterait que les Insectes ont encore beaucoup à nous apprendre, même au niveau le plus sophistiqué des sciences biologiques – cette très brève incursion en images au Pays des Galles offrait une magistrale, et peut-être salutaire, leçon. Sans frais.


Voici donc quelques images


Diploplepis rosae ou Bédégar (hyménoptère) sur Eglantier (Hélène Rodriguez)

Neuroterus numismalis sur Chêne (Helene Rodriguez)

Mikiola fagi ( Diptère) sur Hêtre (Frederic della Giusta)

Eryophyes tiliae (acarien) sur Tilleul

Andricus kollari (hyménoptère) sur Chêne

Adelges cooleyi (hémiptère) sur Picea sp

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