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Les coléoptères aquatiques , immersion à leur découverte 

Renaud Millard , Technicien de l'Environnement

4 mars 2024

Ordre d’insectes parmi les plus diversifiés sur la Terre, certains coléoptères ont opté pour une vie aquatique. On les trouve dans tous les milieux aquatiques d’eau douce et sont les détenteurs d’étonnantes et insoupçonnées adaptations aux conditions de vie dans l’élément liquide.

L’ordre des coléoptères est de loin celui présentant le plus grand nombre d’espèces dans le règne animal (400 000 sp. Dans le monde). Les coléoptères sont caractérisés par la présence d’une première paire d’ailes durcies : les élytres.

De par sa position de carrefour, la France possède une des faunes de coléoptères aquatiques les plus riches d’Europe avec environ 680 espèces. La Bourgogne accueille aujourd’hui au moins 241 espèces (recensement de l’observatoire de la Faune de Bourgogne), dont 111 se trouvent en Saône-et-Loire.

Insectes holométaboles, les coléoptères aquatiques présentent 3 stades au cours de leur cycle de développement : la larve, la nymphe et l’adulte. Les coléoptères sont considérés comme aquatiques si au moins un des stades de développement est aquatique.



Les coléoptères aquatiques présentent de nombreuses adaptations au milieu aquatique, notamment pour leurs déplacements (nageurs ou marcheurs) et la respiration (branchiale aquatique ou trachéenne atmosphérique). Leur alimentation est fonction de l’espèce et peut dépendre du stade de développement, une grande partie des larves sont carnassières alors que les adultes peuvent être carnassiers ou herbivores.

L’étude de ce groupe, qui peuple l’ensemble des milieux aquatiques, passe par de la recherche active et la capture à l’aide d’un troubleau ou de la recherche passive avec des pièges qui peuvent être appâtés. Il est possible de déterminer les espèces les plus grandes sur le terrain, permettant ainsi le relâcher des individus sur place alors que les plus petites espèces doivent être conservées pour une détermination sous loupe binoculaire. Cette détermination est aujourd’hui rendue plus aisée avec la publication d’ouvrages spécifiques sur la faune française.



Les connaissances actuelles permettent de définir les coléoptères aquatiques comme de bons bioindicateurs du fait du nombre élevé d’espèces, de la diversité des habitats colonisés, de leur large répartition, de la connaissance de leurs exigences écologiques et de leur alimentation variée.

Toutefois, les connaissances réduites, sur leur répartition et la dynamique des populations, ne permettent pas d’évaluer l’état de conservation des espèces aquatiques métropolitaines. Il est donc nécessaire d’acquérir des données sur la présence et l’évolution des populations afin d’établir des listes d’espèces menacées qui seront une porte d’entrée pour la protection des milieux naturels dont l’altération ou la disparition est la source principale de l’effondrement de la biodiversité.

Observation sur le terrain
Détermination sous loupe binoculaire

Les coléoptères aquatiques ne bénéficient que d’une protection réglementaire minime. En effet seulement deux espèces sont actuellement protégées sur l’ensemble du territoire métropolitain dont une est considérée comme disparue à l’échelle nationale ! Deux espèces particulièrement intéressantes, anciennement connue de Saône et Loire, sont à rechercher dans le département :

- un coléoptère aquatique : le graphodère à deux lignes (Graphoderus bilineatus), dans les eaux stagnantes oligotrophes ;


- un carabe semi-aquatique : le carabe noduleux (Carabus nodulosus), dans les ruisseaux forestiers avec présence abondante de bois mort.




Le graphodère à deux lignes

Carabe noduleux


Ouvrage de référence

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