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Les arbres remarquables de Bourgogne

Alain Desbrosse

2 mai 2023

La conférence sur les arbres remarquables de Bourgogne est le fruit d’un travail d’inventaire commencé en 1993, à titre expérimental, sur le département de la Saône-et-Loire.




Le ministère de l’environnement a lancé un programme national en 1993 et l’inventaire a débuté en Saône-et-Loire grâce à un financement de la région. 170 arbres ont alors été recensés, dont une trentaine d’intérêt national. En 2011-2012, l’inventaire s’est poursuivi dans l’Yonne et la Nièvre. Il est actuellement en cours en Côte d’Or. Plus de 1111 fiches ont été remplies. C’est un patrimoine vivant, certains subissent des tronçonnages abusifs, d’autres meurent naturellement.


La conférence commence par un bref historique, rappelant que le plus vieux spécimen est présenté dans un musée aux USA, vieux de 375 millions d’années, on peut lui reconstituer un tronc de 8 m de haut. Par chez nous, des vestiges de forêt fossile peuvent être visibles sur l’Arroux à l’étiage. Les records du monde nous sont présentés : le plus vieux (cyprès du Chili, plus de 5 000 ans), le plus haut (séquoia Hypérion de Californie, 115 m), le plus gros en circonférence (un cyprès au Mexique, 50 m)… Les arbres les plus gros ne sont pas forcément les plus vieux. Les conditions dans lesquelles ils croissent influent vitalement sur leur longévité. Certains arbres dits « de Sully », auraient été plantés pour la naissance de Louis XIII en 1601. On les trouve devant l’entrée d’une église, sur la place d’un village, dans un lieu propre à accueillir du monde. Ce sont souvent des tilleuls ou des ormes (à Paris, l’arbre le plus vieux est un robinier). Il y a aussi beaucoup d’arbres plantés en 1792, appelés « arbres de la Liberté ». Certains tilleuls ou chênes, difficiles à dater, ont pu servir d’arbres de justice et sont assurément anciens. Pour la naissance de l’Aiglon en 1811, des « berceaux du Roi de Rome » ont été plantés, consistant en un chêne au centre d’un cercle de six autres chênes représentant ses parents et de quelques charmes pour compléter l’entourage. Un bel exemple subsiste en forêt de Longchamp au sud-est de Dijon.


Les arbres remarquables ont souvent été plantés aux abords de châteaux, dans le but de devenir remarquables, pour former des allées (platanes parfois) ou plantés dans un endroit pittoresque. Ils ont souvent été le sujet de cartes postales. Parfois la légende embellit leur histoire…

On ne connaît pas bien la genèse d’un tronc multiple. Est-ce à la suite d’une blessure ? Sont-ce plusieurs troncs qui ont fini par se souder ? Parfois un tronc mère donne une cépée qui se développe même si le tronc mère finit par mourir. Beaucoup sont creux à l’intérieur. Certains arbres ont reçu des soins pour les maintenir debout, des haubans, des murets, des étais.

Beaucoup d’arbres ont été exploités pour le bois de chauffe et donc taillés en têtards. Cela ne se fait plus trop depuis une cinquantaine d’années. Beaucoup d’arbres tors ont été sauvés de la coupe grâce à ce défaut qui les a rendus inexploitables et remarquables par la suite.

En Bourgogne, le plus vieil arbre serait un cerisier de Sainte-Lucie à Barizey. Les plus gros sont des châtaigniers, notamment celui des Crots (commune de Saint-Eugène). Les plus grands sont les douglas, plantés dès 1870 à titre d’acclimatation.


Les espèces présentées ce soir sont, entre autres recensées : châtaignier, buis, tilleul, cerisier de Sainte-Lucie, chêne, cormier (ou aussi sorbier, et localement « éperiau »), platane, douglas, orme, sycomore, érable à feuille d’obier, érable d’Italie, érable de Montpellier, noisetier, houx, genévrier, néflier, merisier à grappes, hêtre tortillard, hêtre pleureur, chèvrefeuille, marronnier, mûrier, charme, chêne vert, frêne.




Chêne Lacanche


Le conférencier

Alain Desbrosse, Ingénieur Ecologue.

Exerçant une activité de bureau d’études en environnement, il s’intéresse depuis 1993 au thème des arbres remarquables de la région Bourgogne, ce qui s’est concrétisé par la publication des deux tomes sur les Arbres Remarquables de Bourgogne aux éditions de l’Escargot Savant et une notule régulière dans la revue scientifique de Bourgogne Franche-Comté, Bourgogne Nature présentant chaque fois un spécimen de l’inventaire toujours en cours.


Orme Martailly




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