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La face cachée des calanques

Catherine Battisti

6 juin 2022

Conférence mensuelle du 6 juin 2022 par Catherine Battisti.

Le tourisme dans le Massif des calanques s’est développé très progressivement depuis les années 60. On atteint aujourd’hui des pics de fréquentation considérables. La grande majorité des visiteurs ignore son passé. Pourtant il en reste de nombreuses traces.


De tout temps, le massif a été fréquenté par les hommes. Déjà à la préhistoire, ils y trouvent refuge et nourriture. Peu à peu, on y pratique le pastoralisme ovin et caprin et une agriculture adaptée au climat et au relief. La végétation a reconquis les anciens espaces agricoles mais il en reste de nombreux vestiges, notamment dans le domaine de Luminy, aujourd’hui campus universitaire : bancaous (gradins de culture) et restanques (murets de soutènement), murs, cabanes, fermettes, puits, bassins, bergeries (le Jas de Sugiton en est un bel exemple)…


Jusqu’au début 19ème, deux autres activités sont florissantes : fabrication de charbon de bois et de chaux. En attestent les nombreux vestiges de fours à chaux temporaires.


Au 19ème, l’industrie chimique occupe une place de choix à Marseille. Le décret du 10 octobre 1810, contraint les industriels à déplacer ou installer leurs usines les plus polluantes loin des habitations. On choisit le littoral des calanques faiblement peuplé, loin de la ville et facile d’accès par la mer. De 1809 à 2009, 12 usines vont fonctionner, à différentes périodes, sur 8 sites, de Montredon à Callelongue (usines de plomb, soude, soufre, acide sulfurique et verrerie ainsi que la carrière Solvay à Portmiou). De nombreux vestiges architecturaux (friche de l’Escalette, cheminées rampantes …), dépôts importants de scories témoignent de ce passé.


Constats :

Dégradation du paysage et de la végétation sur 29 hectares de littoral.

Pollution aux métaux lourds, arsenic...sur et aux alentours des anciens sites industriels.


Perspectives et solutions :

Enfouissement, fixation ou déplacement des scories.

Restauration écologique des milieux pollués : zones de régénération de la végétation, expérimentation de dépollution par les plantes locales (romarin, astragale) stabilisant les sols et fixant la pollution autour des racines.



Astragalus Tragacantha


Friche de l'usine de plomb Escalette


Cheminée rampante de l'usine Legré-Mante


Vestige du Jas de Sugiton

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