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«Good news pour les marmots de l’Asphondylie du Genêt à balai !»

Observation des bourgeons floraux du genêt à balais lors d'une sortie le 14 avril 2022.

Asphondylia sarothamni 2_edited_edited.jpg

Le 14 avril 2022, une poignée de Barboulottins était de sortie pour rendre une petite visite à quelques hôtes précoces – végétaux et animaux – venus témoigner du réveil printanier. Et parmi ces derniers, le Genêt à balai, préparant ses bourgeons floraux, la plupart près d’éclore et certains déjà épanouis.
Tous les bourgeons ? Non, quelques- uns d’entre eux résistent encore !
Destinés à demeurer obstinément clos.  Clos, certes, mais pas pour autant vides ! une petite larve jaune d’or et un étrange feutrage mycélien tapissant la paroi interne du bourgeon transformé. Bref, un animal et un champignon, apparemment venus ensemble remplacer le contenu purement végétal habituel ! En somme les trois règnes du vivant tous ensemble réunis dans une même capsule d’à peine un centimètre de long !
Et qui donc est à l’origine de cet improbable triumvirat ? la mère pondeuse de l’Asphondylie du Genêt à balai (Asphondylia sarothamni)


C’est un petit moucheron qui, sans être abondant, se rencontre assez fréquemment, par chez nous, sur le Genêt à balai.


Cet insecte fait partie de la guilde des insectes dits ‘cécidogènes’ qui ont ‘acquis’ la faculté étonnante de manipuler le développement local de leur plante hôte en prenant la main sur – et donc la maîtrise de – l’expression (locale toujours) de certains gènes de leur végétal préféré. Un peu comme nous avec les OGM.
Dans quel but, cette remarquable performance scientifico-technique, et pour quoi faire ?
Il s’agit, pour la mère, une fois fécondée, de forcer la plante-hôte à produire un véritable petit hôtel-restaurant pour chaque membre de sa progéniture, afin d’assurer le vivre et le couvert à chaque larve, pendant toute la durée de son complet développement, depuis l’œuf jusqu’à la nymphose. Après quoi, bon vent pour l’adulte émergeant de la nymphe. (PHOTO)
Bon, dans le cas des Asphondylies – dont celle du Genêt – les choses sont juste encore un peu plus compliquées. L’hôtel du Genêt lui convient parfaitement mais nullement le menu du resto (sève et purée de moelle de genêt). Alors la mère en même temps qu’elle dépose l’œuf, ajoute à côté quelques spores d’un micro-champignon qu’elle a préalablement récolté (micro-champignon parasite, spécifique au Genêt et – mieux – qui ne peut vivre que grâce aux bons soins de l’insecte). C’est donc ce champignon qui va germer et se développer à l’intérieur de l’hôtel du Genêt, se nourrissant de la paroi de la chambrette – paroi dédaignée par la larve qui va en revanche se repaître du champignon. En veillant assidument à son bon développement. Puis, la nymphe une fois « mure » se transforme en moucheron adulte (PHOTO)
Sauf que le frêle moucheron, destiné à s’échapper de son Auberge de Jeunesse , n’est pas pour autant équipé pour percer la paroi résistante de la chambrette natale Mais dame Nature a équipé l’enveloppe nymphale d’une petite corne bifide acérée et durcie. (PHOTO)
Mais au travers d’une simple déchirure de la rude paroi, la fragile nymphe ne saurait s’extraire sans dégât, sans fausser l’un ou l’autre des minuscules étuis protégeant chacune de ses six pattes et de ses deux longues antennes. Il s’agit de découper un trou bien rond, suffisamment grand pour ne pas étrangler la nymphe au moment de sa laborieuse extraction.
Enfin, la nymphe tombe à terre, exposée sans défense à tous les brigands qui se déplacent au sol, dont en premier lieu les avides fourmis.
L’évasion sans encombre de l’adulte requiert que la nymphe reste fichée, ‘droit dans sa botte’, seulement dégagée aux deux-tiers de la paroi de la galle (re- cf. photos).
Cela fait quand même beaucoup pour un minuscule moucheron plus frêle encore que nos petits moustiques. (PHOTO)
J.B. - 21 04 2022
 

Asphondylie galle.jpg
Asphondylie larve jaune et tapissage mycélien.gif
Insecte adulte.jpg
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